Trop souvent, science et spiritualité ont été opposées,  dans une vision marquée par la culture occidentale et  les religions monothéistes traditionnelles ; les uns  réfutant le spirituel au nom de la rationalité, les autres  dénonçant des découvertes au nom de la parole divine. Le bouddhisme s'est toujours intéressé à la réalité de  l'univers. Les philosophes bouddhistes ont multiplié les  réflexions et les écrits sur des sujets aussi  fondamentaux que la nature du monde, de la matière, du temps ou de la conscience.  Comment le bouddhisme approche-t-il la réalité scientifique ?  Bouddhisme et science partagent-ils la même vision de l'origine de l'univers ?  L'interdépendance et l'impermanence, piliers de la pensées bouddhistes ne s'opposent-elles pas  au matérialisme scientifique ?   Comment la neurobiologie et le bouddhisme abordent-ils la notion de nature de la conscience ?  Les scientifiques sont partagés sur la réalité d'un " principe créateur ". Qu'en pense le  bouddhisme ?  Interdépendance et vacuité  Une " chose " (ou un " phénomène ") peut-elle exister de façon autonome ?   Si tel n'est pas le cas, de quelle manière et jusqu'à quel point les phénomènes de l'univers sont-ils interconnectés ?   Pour le bouddhisme rien existe par lui-même; tout est interdépendant : les choses ne peuvent se définir que relativement  à d'autres. C'est la même idée qui définit le principe de la relativité du mouvement en physique. Énoncée pour la première  fois par Galilée : " le mouvement est comme rien "; le mouvement d'un objet ne peut être défini de façon absolue mais  seulement par rapport aux mouvements d'un autre objet. Elle a été reprise et développée par Newton puis par Einstein :  tant qu'aucune référence n'est faite à l'extérieur, le mouvement est équivalent au nom mouvement.   Le 31 mars 1851, le physicien français Léon Foucault eut l’idée d’attacher un lourd balancier de  67 mètres de long sous le dôme du Panthéon, en présence de Napoléon III et de quelques  savants. A chacune de ses allées et venues, le pendule venait écorner un tas de sable où il laissait une  marque. Or, la trace n’était jamais à la même place : il y avait 3 à 4 millimètres d’écart entre un  balancement et le suivant, 16 secondes plus tard. Ce qu'il s'agit de comprendre, c'est que ce  mouvement de déviation n'est pas un mouvement réel, mais un mouvement apparent, relatif  (comme dans le cas du voyageur qui croit que le train où il se trouve démarre, alors que c'est le  train sur la voie d'à côté qui part), signe d'un autre mouvement, réel celui-là: celui de la Terre.  Ce qui bouge, ce n'est pas le plan d'oscillation du pendule, mais tout ce qui est autour de lui (la  salle, les murs, le sol, solidaires de la Terre). Le plan d'oscillation est invariable, immobile; ce  qui tourne, c'est donc la Terre. Autre démonstration de l'interdépendance : tous les processus physiques, chimiques ou biologiques connus peuvent être  expliqués à l'aide de seulement quatre interactions fondamentales.   L'interaction gravitationnelle (ou force de gravité), est le phénomène  d'interaction physique qui cause l'attraction réciproque des corps massifs  entre eux, sous l'effet de leur masse. Elle est donc responsable de la  pesanteur ou de la marée. D'une manière plus générale, la structure à  grande échelle de l'univers est déterminée par la gravitation.   L'interaction électromagnétique est responsable de l'électricité, du  magnétisme, de la lumière ou encore des réactions chimiques et  biologiques. Elle est « transportée » par le photon.  L'interaction nucléaire forte . C’est la plus puissante. Elle est responsable  de la cohésion de toutes les particules composées de quarks et  (indirectement) de la cohésion des noyaux atomiques.   L'interaction nucléaire faible est responsable de la radioactivité. Elle joue un  rôle dans la fusion nucléaire.  Qu'en est-il du temps ? Son immuabilité a été détrônée par la relativité. Le temps est  élastique ; il peut ralentir ou s'accélérer selon le mouvement de l'observateur ou selon  l'intensité du champ gravitationnel environnant. Le “paradoxe des jumeaux” explique  qu'un jumeau à bord d'un vaisseau spatial se déplaçant à une vitesse proche de celle de la  lumière, vieillira deux fois moins vite que l'autre jumeau resté à terre.  Aux abords d'un " trou noir " où la gravité est extrêmemeent intense, une seconde peut  prendre des airs d'éternité. Comme le bouddhisme, la relativité dit que le passage du  temps, avec un passé déjà révolu et un futur encore à venir, n'est qu'illusion car notre  futur peut-être le passé d'un autre et le présent d'un troisième : tout dépend de nos  mouvements relatifs. Le temps ne passe pas, il est simplement là.  La notion d’interdépendance nous amène directement à l’idée bouddhique de la « vacuité », qui ne signifie pas « néant »  mais « absence d’existence propre » : rien n’existe en soi ni n’est sa propre cause.   Pour resituer la notion d’interdépendance bouddhique, reprenons ce qu’explique Nagarjuna  (IIéme-IIIème siècle) dans son principal ouvrage « Le Traité du milieu ».  Comment Nagarjuna justifie-t-il son idée de dépendance mutuelle ?   Chaque chose a une double nature et fait partie d'un système de deux éléments matériels ou  immatériels qui se complètent. Un élément n'existe pas sans l'autre; l'un est en corrélation  avec l'autre : un marcheur et son trajet, le sujet voyant et l'objet vu, la cause et l'effet, le  caractère et le caractérisable, l'acte et l'agent, le sujet qui voit et la vision, le feu et le  combustible... Les deux éléments d'un système ne sont pas identiques, mais ils ne peuvent  être divisés en deux parties indépendantes. C'est le sens de "sunyata" : les choses sont sans un être propre et sans indépendance. De  cette dépendance découlent la non substentialité l'impossibilité de pouvoir exister d'une façon  seule, indépendante, séparée, détachée, isolée. La physique quantique nous tient un langage étonnamment similaire à  celui du bouddhisme. La nature même de la matière et de la lumière  devient un jeu de relations interdépendantes : elle n'est plus intrinsèque,  mais peu changer par l'interaction entre l'observateur et l'objet observé. Le Paradoxe EPR démontre  que le phénomène que nous appelons « particules » prend la forme d'onde tant qu'on ne l'observe pas,  il redevient particules dès qu'il y a mesure ou observation. De plus, le flou quantique impose une limite  fondamentale à la précision des mesures. Il existera donc toujours une incertitude soit dans la position,  soit dans la vitesse d’une particule. On ne peut donc pas parler d’une réalité intrinsèque pour une  particule ou d’une réalité existant sans qu’on l’observe puisqu’on ne peut jamais  l’appréhender.   Une autre manière d’appréhender la notion de vacuité est de considérer l’atome,  composant de tout ce que nous considérons comme réel. Le noyau qui concentre  pratiquement toute la masse de l’atome est environ 100 000 fois plus petit que l’atome lui même :  un grain de riz au milieu d’un terrain de football. Autrement dit, il n’y a pratiquement que du vide  dans l’atome. Si l’objet dont il est le composant paraît solide, c’est en raison des forces qui relient  les atomes entre eux. La matière a donc perdu sa substance. L'Impermanence  Pour le bouddhisme le monde est un vaste flux d'événements et de courants dynamiques tous connectés les uns aux  autres et interagissant continuellement. Ce changement continu est l'impermanence subtile. La cause de la destruction  d'une chose est son essence même. Aucune entité dans l'ensemble de l'univers n'a de permanence absolue.  Ce concept de changement perpétuel rejoint ce que dit la cosmologie  moderne. L'immuabilité aristotélicienne des cieux et l'univers statique de  Newton ne sont plus. Tout bouge, tout change, tout est impermanent, du plus petit atome à l'univers entier en passant par les galaxies, les étoiles  et les hommes. La terre tourne autour du soleil à 30 km/s ; le système  solaire tourne autour du centre de notre galaxie à 230 km/s ; notre  galaxie, la Voie Lactée tombe sur la galaxie voisine d’Andromède à 90  km/s ; notre groupe local tombe sur l’amas de la vierge à 600 km/s…  mais tout ceci se fait à l’échelle de l’univers qui est en perpétuelle  expansion, ce qui modifie à chaque instant la densité de la matière qui le  compose. Selon la seconde loi de la thermodynamique, la variation d'entropie d'un  système thermodynamique ne peut être que positive ou nulle. Cela  signifie que la quantité totale de désordre dans l'univers doit toujours  augmenter, ou tout au moins ne jamais diminuer.  La physique quantique a révolutionné la notion d’entités permanentes  dans l’univers. Le monde atomique et subatomique n'est pas en reste. Là  aussi tout est impermanence. Les particules peuvent changer de nature :  un quark peut changer de famille ou de « saveur », un proton peut  devenir un neutron avec émission d'un positron ou d'un neutrino…L’atome  est représenté avec des électrons en orbite fixe… en fait, les électrons sautent sans cesse d’une orbite à l’autre et ne sont pratiquement jamais là où on les attend….   La nature de la Conscience  La nature de la conscience est une question captivante entre toutes. Est-elle  réductible au cerveau ? Est-elle émergente de la matière ? Peut-elle se poursuivre  indépendamment d'un support physique ?  La plupart des neurobiologistes pensent que, durant le processus de l'évolution, la  conscience est survenue lorsque les réseaux de neurones du cerveau des êtres  vivants ont atteint un niveau de complexité suffisant. Cela implique que la  conscience, comme la vie, a émergé de la matière inanimée.  Certains considèrent que la conscience est uniquement issue du fonctionnement  neuronal du cerveau.  Mais les expériences faites par Benjamin Libet lui permettent d’affirmer que “  l’expérience subjective de la conscience et  les processus neuronaux sont phénoménologiquement indépendants ”.  Le bouddhisme distingue plusieurs niveaux de conscience : grossier, subtil et  extrêmement subtil. Le premier correspond au fonctionnement biochimique du cerveau,  ce sont les consciences sensitives. Le second, à ce que nous appelons intuitivement la  conscience : la faculté que possède la conscience de s'examiner elle-même, de  s'interroger sur sa nature, et d'exercer son libre arbitre ; c’est la conscience  fondamentale qui intègre nos expériences passées. Le troisième niveau correspond à une  conscience « pure » qui n'est pas modifiée par les processus mentaux ou  l'environnement et correspond à la véritable nature de l’esprit.  Emmanuel Ransford propose une autre explication pour relier la physique quantique à la physique classique : la  psychomatière. Chaque particule a deux composantes : l’une est déterministe, l’autre est non déterministe et n’intervient  que lorsque la particule “en a besoin”. Par exemple, elle transformerait l’onde en particule lors de l’observation.  Chaque particule a donc une partie de “conscience élémentaire”. Pour le bouddhisme matière et conscience ne diffèrent que conventionnellement car ni l'une ni l'autre, n'ont d'existence  propre; il réfute donc l'idée d'une conscience autonome et dotée d'une existence inhérente. Mais il n'envisage pas  davantage l'existence d'une conscience globale commune à tous les êtres et présente dans tous les phénomènes, mais  plutôt des continuums individuels de conscience qui passent d'un état d'existence à un autre. L'onde de conscience  individuelle est caractérisée par la somme de toutes nos expériences de cette vie et des vies passées. Une nouvelle ligne de recherche rassemblant neurobiologistes et contemplatifs bouddhistes, suite à l'impulsion donnée par  Franscisco Varela, approfondit cette voie qui ouvre de nouveaux horizons en étudiant l'influence de la pensée sur le  cerveau... Dieu ou un Principe Créateur   Comme nous venons de le voir, les convergences sont nombreuses entre l’approche  bouddhique et la science. Cependant, il y a un domaine où le bouddhisme peut entrer en  conflit avec la cosmologie moderne. Cela concerne le fait que l’univers a eu un début et qu’il a  été réglé de façon extrêmement précise pour l’apparition de la vie et de la conscience. L’échange  entre  Trinh  Xuan  Thuan  et  Matthieu  Ricard  dans  leur remarquable ouvrage  « L’infini dans la paume de la main » nous permet de comprendre cette antinomie.  L’homme a-t-il émergé par hasard dans un univers qui lui est totalement  indifférent ? Le Principe Anthropique répond  négativement : l’univers semble être  parfaitement réglé pour l’apparition d’un observateur intelligent capable  d’apprécier son organisation et son harmonie. La cosmologie moderne a  découvert que l’existence de l’être humain semble être inscrite dans les  propriétés de chaque atome, étoile et galaxie de l’univers et dans chaque loi  physique qui régit le cosmos. Notons que les arguments anthropiques  s’appliquent à toute forme d’intelligence dans l’univers.   Quel est le fondement scientifique du principe anthropique ?   L’évolution de l’univers est déterminée par deux types d’informations : d’abord ses  conditions initiales telles son contenu en masse et énergie, son taux initial d’expansion,  etc... ensuite,  une quinzaine de nombres dits « constantes physiques » tels que la  constante de gravitation, la constante de Planck, la masse des particules élémentaires,  la vitesse de la lumière, etc... La valeur de ces constantes peut être mesurée avec une  très grande précision, mais aucune théorie physique ne peut expliquer pourquoi ces  constantes ont la valeur qu’elles ont plutôt qu’une autre. En construisant des modèles d’univers avec des conditions initiales et des constantes  physiques différentes, les astrophysiciens se sont rendus compte qu’elles ont été réglées de manière extrêmement précise pour l’émergence de la vie et de la conscience. Si les  conditions initiales et les constantes physiques étaient légèrement différentes, nous ne  serions pas ici pour en parler. Considérons par exemple la densité initiale de matière dans l’univers. La matière exerce une force gravitationnelle  attractive qui s’oppose à l’impulsion de l’explosion primordiale et ralentit l’expansion universelle. Si la densité initiale était  trop élevée, l’univers se serait effondré sur lui-même au bout d’un million d’années, d’un siècle ou même d’un an, cette  durée dépendant de la valeur exacte de la densité. Ce laps de temps aurait été trop court pour que l’alchimie nucléaire des  étoiles produise les éléments lourds, comme le carbone, nécessaires à la vie. Par contre, si la densité initiale de matière  avait été insuffisante, la force de gravité serait trop faible pour que les étoiles se forment. Sans étoiles, pas d’éléments  lourds et pas de vie ! Tout se joue donc sur un équilibre très subtil. La densité initiale de l’univers est réglée avec une  précision de 10-60. La précision stupéfiante de ce réglage est comparable à celle dont devrait être capable un archer pour planter une flèche  dans une cible carrée d’un centimètre de côté qui serait placée aux confins de l’univers, à une distance de quinze milliards  d’années-lumière ! Sans cette précision, dans tous les cas, un changement infime entraînerait la stérilité de l’univers.  Comment expliquer un réglage d’une si grande précision ?   Deux possibilités : la précision du réglage est le résultat soit du hasard soit de la nécessité. L’hypothèse du hasard implique qu’il existe une infinité d’univers parallèles en plus du  nôtre. Ces univers multiples forment un « multivers ». Chacun de ces univers aurait une  combinaison différente de constantes physiques et conditions initiales. Mais seul le nôtre  aurait la combinaison gagnante nécessaire pour l’émergence de la vie et de la conscience. Si nous rejetons l’hypothèse d’univers parallèles et adoptons celle d’un seul univers, le  nôtre, cela implique l’existence d’un principe créateur qui a ajusté l’évolution de l’univers  dès son début. Comment décider ?   La science ne peut pas nous aider à choisir entre ces deux possibilités. Plusieurs scénarios scientifiques permettent l’existence d’univers multiples. Par exemple, pour contourner la description de  la réalité en termes d’ondes de probabilités par la mécanique quantique, le physicien Hugh Everett a proposé que l’univers  se divise en deux exemplaires chaque fois que s’offre une alternative ou un choix. Certains  univers ne se distingueraient du nôtre que par la position d’un seul électron dans un seul atome.  D’autres seraient radicalement différents. Ils auraient d’autres constantes physiques, d’autres  conditions initiales et d’autres lois physiques. Cela veut dire qu’il y aurait des milliards de  milliards de milliards d’univers qui se créeraient à chaque instant.  Trinh Xuan Thuan ne souscrit pas à l’idée d’univers multiples. D’abord parce que ces théories  sont invérifiables. Pourquoi, dans ce cas, créer une infinité d’univers infertiles juste pour en avoir  un qui soit conscient de lui-même ?   « Dans mon travail d’astronome, j’ai l’immense chance d’aller à des observatoires pour  contempler le cosmos. Je suis toujours émerveillé par son organisation, sa beauté et son  harmonie. Cela est difficile pour moi d’attribuer toute cette splendeur au pur hasard. Si nous  rejetons l’idée d’univers multiples et acceptons celle d’un univers unique, le nôtre, alors il me  semble que nous devons parier, tel Pascal, sur l’existence d’un principe créateur responsable du réglage extrêmement  précis de l’univers. Pour moi, ce principe n’est pas un Dieu personnifié, mais un principe panthéiste omniprésent dans la  Nature, semblable à celui dont parlaient Einstein et Spinoza. » Extrait de L’Infini dans la paume de la main  Le bouddhisme considère que les propriétés de l’univers n’ont pas besoin d’être réglées par un « Grand horloger » pour  que la conscience apparaisse. Selon lui, les flots de conscience et l’univers matériel coexistent depuis toujours dans un  univers sans début. Leur ajustement mutuel et leur interdépendance est la condition même  de leur coexistence. Le concept d’interdépendance offre une explication pour le réglage si précis de l’univers. Mais  il est moins évident que ce concept puisse répondre à la question existentielle de Leibniz :     « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Car le rien est plus simple et plus facile  que quelque chose. De plus, à supposer que des choses doivent exister, il faut qu’on puisse  rendre compte du pourquoi elles doivent exister ainsi et non autrement. » et Trinh Xuan  Thuan pose la question : « Pourquoi  les lois physiques sont-elles ce qu’elles sont et non  autres ? » Ainsi nous pourrions très bien imaginer vivre dans un univers décrit seulement par  les lois de Newton. Or ce n’est pas le cas. Ce sont les lois de la mécanique quantique et de la  relativité qui rendent compte de l’univers connu.  L’optique bouddhique soulève d’autres questions. S’il n’y a pas de créateur, l’univers ne peut être créé. Il n’a donc ni  commencement ni fin. Le seul univers compatible avec le point de vue bouddhique est donc un univers cyclique, avec une  série sans fin de big bang et de big crunch. Scientifiquement, le fait que l’univers va un jour s’effondrer sur lui-même,  donnant lieu à un big crunch, est néanmoins loin d’être établi. Cela dépend de la quantité totale de matière invisible et  d’énergie « noire » dans l’univers. Les dernières observations astronomiques semblent indiquer un univers plat dont  l’expansion ne s’arrêtera qu’après un temps infini, ce qui semblerait, en l’état actuel de nos connaissances, exclure un  univers cyclique.. Cependant, la "théorie des cordes" risque de tout remettre en question. Elle considère qu'une particule élémentaire est un  fil vibrant à des vitesses pouvant atteindre celle de la lumière. Elle prédit également que la température de l'univers ne  peut devenir infinie, mais qu'à partir d'une certaine limite, la densité de l'univers culmine également. Cela entraine une  inversion de tendance : l'univers n'aurait donc pas connu un Big Bang originel, mais une série de cycles de contraction et  d'expensions successives. C'est ce renversement de cycle que nous appelons le Big Bang. Bien entendu, la théorie des supercordes n'est encore qu'une théorie, mais tant que le "mur de Planck" n'aura pas été  résolu... Cette vision de l'univers rejoint celle du bouddhisme qui considère que l'univers n'a pas besoin de début....  Conclusion  Le bouddhisme a réfléchi sur la nature du monde. Il l’a fait de façon profonde et originale, en comprenant la vraie nature  du monde physique - la vacuité, l'interdépendance - enfin de dissiper les brumes de l'ignorance et ouvrir le chemin vers  l'éveil.  Un certain nombre d’énoncés du bouddhisme à propos du monde des phénomènes évoquent de manière étonnante  plusieurs idées sous-jacentes de la physique moderne.   En particulier les deux grandes théories qui en constituent les piliers : la mécanique quantique, physique de l'infiniment  petit, et la relativité, physique de l'infiniment grand.  Les manières d'envisager le réel du bouddhisme et de la science ne s'opposent pas mais, au contraire, sont  complémentaires car pour l'un comme pour l'autre la quête de la vérité s'effectue avec rigueur et logique.   La science aborde la connaissance par l’observation et l’expérimentation. L’objet est de comprendre l’ensemble de  l’univers. Le bouddhisme ne cherche pas à tout connaître, mais à comprendre ce qui va permettre à l’homme d’avancer sur  le chemin de l’éveil. La démarche déductive de la science est donc complétée par le cheminement plus intuitif du  bouddhisme, construit sur l’expérience de chacun et des siècles de réflexion.   Vidéo « La religion du futur sera une religion cosmique. Elle  devra transcender l'idée d'un Dieu existant en personne  et éviter le dogme de la théologie. Couvrant aussi bien  le naturel que le spirituel, elle devra se baser sur un  sens religieux né de l'expérience de toutes les choses,  naturelles et spirituelles, considérées comme un  ensemble sensé. [ …] Le bouddhisme répond à cette  description… S'il existe une religion qui pourrait être en  accord avec les impératifs de la science moderne, c’est  le bouddhisme.»  Albert Eistein  Accueil  Les fondements du Bouddhisme   Les grands courants du Bouddhisme   Philosophie ou religion   La Méditation    Bouddhisme et univers     Bouddhisme et neurosciences                                                                                                                        Sources documentaires      Contact                                                                                                                                                                                                                                                                                                        © Patrick Deullin 2011